Prière à Marie
L’étoile de la mer - Deuxième homélie de St Bernard de Clairvaux
Ô qui que tu sois, qui te vois,
dans les fluctuations de ce monde,
ballotté au milieu des bourrasques et des tempêtes
plutôt que marcher sur ma terre ferme,
ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre
si tu ne veux pas être submergé par les flots.
Si se lèvent les vents des tentations,
si tu cours aux écueils des épreuves,
regarde l’étoile,
appelle Marie.
Si tu es secoué par les vagues de l’orgueil,
ou de l’ambition,
ou de la médisance,
ou de la jalousie,
regarde l’étoile,
appelle Marie.
Si la colère,
ou l’avarice,
ou les attraits de la chair
ébranlent la nacelle de ton âme,
regarde vers Marie.
Si, troublé par l’énormité de tes fautes,
accablé par la souillure de ta conscience,
épouvanté par l’horreur du jugement,
tu commences à sombrer dans le gouffre de la tristesse,
dans l’abîme du désespoir,
pense à Marie.
Dans les dangers,
les angoisses,
les doutes,
pense à Marie,
invoque Marie.
Qu’elle ne quitte pas ta bouche,
qu’elle ne quitte pas ton cœur.
Et pour obtenir le secours de sa prière,
ne t’écarte pas de l’exemple de sa vie.
En la suivant, impossible de t’égarer ;
en la priant, de te décourager ;
en pensant à elle, d’errer.
Ta main dans la sienne, pas de chute ;
sous sa protection, pas de crainte ;
sous sa conduite, pas de fatigue ;
avec son appui, tu touches au but.
Et ainsi, en toi-même, tu expérimenteras
comme est juste cette parole :
Et le nom de la Vierge était Marie.